La France regagne sa place de n°1 de la production en Europe
Source : estimations ITAVI
En 2023, la France a produit 14,9 milliards d’œufs (930 000 tonnes), une production en progression de + 4 % par rapport à 2022.
Le pays retrouve ainsi sa 1ère place des pays producteurs d’œufs de l’Union européenne, avec 14,6 % de la production de la zone. Elle est suivie de l’Espagne puis de l’Allemagne, avec qui elle était ex aequo en 2022.
Reprise progressive de la production d’œufs en France après l’influenza aviaire
Source : ITAVI
Après une année 2022 marquée par l’influenza aviaire, ayant entraîné un fléchissement de la production française d’œufs de -8 % par rapport à 2021, soit 1,2 Mds d’œufs en moins sur le marché, l’année 2023 a vu la production repartir. Cependant, la reprise a été ralentie par la survenue de nouveaux cas d’influenza aviaire dans des élevages de poules pondeuses, jusqu’en mars.
Ainsi, la production d’œufs a augmenté de +4 % en 2023 par rapport à 2022, mais reste inférieure de -4,2 % à la production de 2021. Et, selon les projections de l’ITAVI pour 2024, la production d’œufs en France devrait rester stable en 2024 par rapport à 2023, à +0,1 %.
Le solde déficitaire de la balance commerciale s’améliore et la filière regagne en auto-approvisionnement
En 2023, la reprise de la production a permis au solde de la balance commerciale des œufs de se rehausser. Il s’est établi à -24 000 tonnes et – 55 millions d’euros vs -49 000 tonnes et -91,7 millions d’euros en 2022.
Le taux d’auto-approvisionnement de la France est ainsi remonté à 99,1 % en 2023 alors qu’il avait reculé à 97 % en 2022, année marquée par un passage historique sous la barre des 100 %. D’après les projections de l’ITAVI pour 2024, ce taux d’auto-approvisionnement devrait poursuivre sa remontée pour atteindre 99,7 % en fin d’année.
Balance commerciale de la filière française des œufs
À noter : les débouchés internationaux sont primordiaux pour la filière française des œufs. Les PME françaises, dont certaines sont très bien implantées sur le marché de l’exportation, contribuent à l’équilibre des marchés français et européen en permettant de répondre aux spécificités de consommation. En Europe, la consommation de jaune est majoritaire tandis qu’il s’agit du blanc en Asie.
Importations : le risque d’une arrivée massive d’œufs ukrainiens
Une production française d’œufs insuffisante constitue une porte ouverte aux importations, ne respectant ni les mêmes normes environnementales et sociales, ni la même réglementation sur le bien-être animal appliquées par les œufs en France. La France pourrait ainsi rapidement devenir la destination privilégiée d’œufs ukrainiens. Si les professionnels des Œufs de France sont solidaires des Ukrainiens, ils ne peuvent cependant pas accepter la concurrence d’œufs à bas coût, non soumis aux mêmes contraintes que leurs produits et demandent le contrôle systématique par les autorités sanitaires françaises des œufs importés à l’identique des contrôles effectués sur les œufs français.
Les œufs et ovoproduits ukrainiens arrivent en effet massivement sur le territoire de l’Union européenne. En 2023, les quantités importées par l’Union européenne ont progressé de +108 % vs 2022, pour atteindre près de 50 000 tonnes (équivalent œuf coquille – teoc) sur l’année. Selon les projections de l’ITAVI, ces importations depuis l’Ukraine pourraient encore croître de +22 % en 2024 pour atteindre 60 000 teoc.
Élevages alternatifs : la France au-dessus de la moyenne européenne
Source : Commission européenne, CNPO
En 2016, les professionnels français des œufs se sont fixés l’objectif ambitieux d’atteindre 50 % de productions alternatives à la cage aménagée à l’horizon 2022. Un objectif qu’ils ont réussi à dépasser trois ans avant l’échéance prévue, dès 2019, avec 53 % de poules dans des systèmes alternatifs vs 36,7 % en 2017.
En 2021, les systèmes alternatifs à la cage (sol, plein air et biologiques) représentaient en 67 % des effectifs de pondeuses en France. Ils sont passés à 73 % fin 2023, pour une moyenne de 40 % dans l’Union européenne. Désormais, près de 3 poules sur 4 sont élevées en élevages alternatifs en France.