Mirage
Il a fallu attendre les débuts de l’élevage des poules pour que l’homme se mette à manger des œufs. Quand il est question de manger des œufs, on parle essentiellement d’œufs de poule.
Pour s’assurer de leur qualité, les hommes ont inventé très tôt deux procédés naturels qui sont toujours en cours :
- L’eau salée dans laquelle l’œuf se met à flotter si celui-ci n’est pas absolument frais.
- La bougie, désormais remplacée par la lampe UV (ultra-violets), pour mirer les œufs, mesurer la dimension de la chambre à air, s’assurer que le jaune est intact et qu’il n’y a pas d’inclusion.
Les coquetiers ludiques et pratiques, leur invention remonte à des temps immémoriaux !
L’un de nos groupes d’ancêtres, les Celtes les connaissaient-ils ? … En tout cas la civilisation Minoenne (Crête) oui !
En effet, à Cnossos dans un champs, les archéologues ont retrouvé une poterie dont la forme ne fait aucun doute : il s’agissait bien d’un coquetier !
Quel petit enfant s’en était emparé pour faire éclater le jaune avec sa mouillette ?
Nous ne le saurons probablement jamais… (documentaire vu sur France 5 et Arte).
En Europe contemporaine, on offrait un coquetier en argent pour le baptême d’un bébé. De nos jour, les publicitaires, pour du beurre, de l’emmental… utilisent cette image ludique évocatrice de saveurs, pour magnifier leurs films… s’inspirant un peu, osons le dire du film de l’œuf (CNPO) à voir et à revoir tant il est réussi en cliquant ici !
Mais, voici notre galerie de coquetiers du plus sobre en bois au plus chic créé par le céramiste d’art Ara Ozinian.
Soyons fous, pratiquons la coquetier-mania !
Les premières recettes avec des œufs
Deux grands gastronomes romains auraient inventé certaines recettes d’œufs :
- Lucullus, c. l’omelette nature, l’omelette au miel, ovamellita.
- Apicius, c. 25 avant Jésus-Christ, la crème renversée en mélangeant dans une terrine du lait, du miel, des œufs battus et cuits à feu très doux…
Des œufs de Rois
L’empereur Charlemagne, célèbre pour avoir inventé l’école, décida aussi que toutes les fermes impériales compteraient au moins cent poules. Le surplus d’œufs était vendu…
Les œufs étaient le seul aliment parfaitement sûr pour les grands qui craignaient d’être empoisonnés : quelques œufs par semaine suffirent à nourrir Catherine Sforza, grand-mère de Marie de Médicis, captive des Borgia.
Louis XIV était gourmand de « vents », noms donnés aux ancêtres des îles flottantes.
Quant à Louis XV, il avait le chic pour faire sauter d’un seul coup de fourchette le petit bout de son œuf coque du dimanche pendant que l’appariteur annonçait solennellement : « Le Roi va manger son œuf».
LA BELLE HISTOIRE DE LA GALETTE DES ROIS
Si on tirait les rois ?
Selon une enquête OpinionWay, 85% de nos compatriotes « tirent les Rois » et même jusqu’à 97% d’après d’autres enquêtes d’opinion… c’est dire si ce gâteau en forme de disque solaire que l’on se partage avec son petit rituel convivial, a conquis les cœurs de toutes nos communautés rassemblées !
Mais, c’est quand les rois ?
Le jour des rois tombe tous les ans le premier dimanche après le 1er Janvier, par exemple en 2019, ce sera le 6… et cela depuis quelques centaines d’années, il faut savoir que la date de cette fête a souvent changé, les calendriers n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui…
La Fête des rois c’est L’Épiphanie
L’Épiphanie veut dire la manifestation de la lumière apportée au monde par l’enfant Jésus né en cette période de l’année où les nuits sont les plus longues, que des Rois ? Mages ? sont venus de leurs contrées lointaines adorer.
Des rois-mages, qui sont ces personnages ?
Seul des 4 Évangélistes, Matthieu mentionne leur « aventure » dans le texte qu’il écrivit vers l’an 80-100 de notre ère. Ils arrivèrent sur les lieux de la naissance de l’enfant guidés par une étoile, comme les bergers présents d’ailleurs, mais pour eux c’était normal : l’Étoile du Berger…
Des hommes qui suivent une étoile ?
Oui, mais ce n’est pas que poétique, il y a du sens dans toute cette histoire, mages veut très certainement dire : astronomes. Ces hommes étaient influents, leurs avis éclairés étaient sollicités à une époque où les horloges, la boussole et le sextant n’existaient pas… les astres étudiés par ces sages guidaient, éclairaient la pensée des Hommes de leur temps… ces Hommes qui interprétaient les mouvements des étoiles, des comètes, des astres, avaient des prémonitions et en tiraient des conclusions et, en tout cas, un jour selon la tradition, ils se mirent en marche…
Bon, bon des étoiles, des hommes mais, la galette dans tout cela ?
Nous y venons, mais avant les gourmandises si l’on se cultivait un peu…
Mais ces rois inspirés, combien étaient-ils ? des milliers ?
Ils étaient 3 selon une tradition du Ve siècle. Un évangile apocryphe (VIe siècle) les nomme même : Melchior, Gaspard, Balthazar. C’est ainsi que dès la venue de ces personnages apportant des présents, très probablement symboliques, une iconographie remarquablement importante s’est développée, immortalisant à jamais une scène traitée parfois de façon somptueuse, qui s’était déroulée dans une modeste étable.
Et après ?
Après, ils repartirent, mais pas par le même chemin, car un parano nommé Hérode les attendait au tournant si l’on peut dire… mais nous sortons de l’origine de notre histoire gourmande.
Mais un gâteau, une galette pourquoi ?
L’Épiphanie, le fameux « jour des rois » s’est installée comme de nombreuses fêtes religieuses d’ailleurs, à la place de festivités païennes célébrant la lumière comme les Saturnales romaines dès que les jours rallongent après la plus longue nuit de l’année, donc début janvier.
Pour ces fêtes, un gâteau rond représentant le disque solaire était confectionné, ce serait de cette tradition que viendrait notre galette des Rois… car la fête continue… même récupérée.
Donc la galette des rois est devenue chez nous une tradition ?
Oui, mais pas que chez nous sous cette forme ou sous des formes différentes, en tout cas en France ce gâteau des Rois s’est installé dans nos moments festifs et ludiques depuis le haut Moyen-âge avec la participation des enfants.
Les enfants, si on tirait les rois ?
Les enfants ne sont pas les derniers de nos jours à se glisser sous la table et à répondre au « Pour qui ? » lancé par un adulte pour attribuer ainsi une part à la personne de son choix. À noter que le gâteau des Rois a été préalablement découpé en autant de parts que de convives plus une pour le pauvre qui frapperait à la porte…
Des coutumes autour de la fête des Rois ici et là…
Dans certaines régions en France, en Moselle par exemple les enfants allaient de maison en maison quérir des friandises et des piécettes en faisant tourner une étoile au bout d’un bâton tout en entonnant « Es Kummendray Weissen vom morgenland » : 3 mages venus de l’Orient…
Des fèves ou des santons dans la galette ou la brioche ?
Dans les somptueux gâteaux du sud de la France il y a une fève et un mini santon. Le santon est une petite figurine en terre vernissée ou en porcelaine. Dans la galette à la frangipane ou à la pomme plutôt consommée dans le nord de la France, il y a une petite figurine. Dans les somptueuses brioches du sud de la France il y une fève et aussi une figurine.
Partout en France, celui ou celle qui trouve la figurine devient le Roi ou la Reine de la journée et doit couronner son Roi ou sa Reine, c’est pourquoi une jolie couronne est toujours placée dans la boîte du gâteau par le boulanger ou le pâtissier. Tout le monde boit à sa santé : le Roi boit, ou la Reine boit ! Souvent le Roi ou la Reine offre la galette à la prochaine rencontre ou bien le champagne…
Peut-on réaliser soi-même une galette ou une brioche des rois ?
Si l’on réalise soi-même son gâteau, notre boulanger nous offrira une couronne, car il nous connait bien… on peut aussi la réaliser avec les enfants le mercredi pour les occuper. La presse magazine comme Gourmand, Marmiton, Elle Cuisine, Figaro Cuisine etc. nous proposent dès le mois de novembre dans leurs somptueux numéros spéciaux des idées recettes de galettes sucrées ou salées réalisées avec nos œufs de France.
Mignons les santons, sympa et originales les fèves, si on les collectionnait ?
Oui bien sûr, de nombreuses personnes collectionnent les fèves en porcelaine et autres matières depuis qu’elles sont apparues au XIXe siècle et ont remplacé les fèves de nos potagers : on nomme ces personnes des fabophiles, ils sont des milliers, leurs collections sont souvent très étendues, absolument fabuleuses….
Et les santons, d’où vient ce nom ?
Ce sont des petites figurines que créent avec beaucoup de sensibilité des artisans souvent provençaux. Les santons sont des petits personnages nés du l’imagination et du savoir-faire de ces professionnels. Les santons « petits saints » représentent essentiellement ceux qui exercent des métiers qui nous sont familiers : pêcheurs, porteuses de pains, fileuses, tisseurs, infirmières, médecins, bergers, marchandes d’œufs, des animaux de la ferme : des poules, des canards, des brebis, l’âne et le bœuf … et bien sûr Melchior, Gaspar, et Balthazar. Tous se dirigent vers la crèche et on les retrouve miniaturisés dans nos belles brioches et galettes des Rois.
Et les cadeaux des rois-mages que sont-ils devenus ?
Ces cadeaux, très certainement symboliques :
- L’or pour Melchior
- La Myrrhe pour Gaspard
- L’encens pour Baltazar
Offerts aux parents du bébé né dans une étable avaient tous une signification, un sens pour la suite de l’histoire !
FÊTES ET TRADITIONS, QUE DE TENTATIONS !!
Toutes les régions de France proposent des spécialités culinaires et pâtissières dont on parle dans le monde entier… mais on sait moins que certaines petites douceurs sans prétention, réalisées à la maison en 2 temps 3 mouvements… sont offertes aux gourmands au quotidien parfois, mais toujours pour les jours de fêtes.
Parmi ces gourmandises, dont les noms nous sont très connus et qui ont traversé les siècles, il y a bien sûr les gaufres, les beignets et les crêpes, mais aussi ces petites spécialités que l’on obtient avec de la pâte à crêpe, à beignets ou avec les restes de pâte brisée entre autres…
Ces douceurs qui désignent d’ailleurs bien souvent la même petite pâtisserie ont des noms différents, souvent très amusants selon les régions.
Pour fêter la Chandeleur, Mardi Gras, Mi-Carême et tous nos carnavals, nous avons réunis les noms, parfois insolites, de ces pâtisseries dans une carte de France qui veut rendre hommage à celles et à ceux qui, ici et là, en perpétuent la tradition.
Découvrez nos recettes de Merveilles, Beignets et Rissoles proposées dans l’onglet « recettes »
À propos de Pâques, juste un peu d’histoire et de tradition
De par le monde et depuis toujours, le renouveau de la nature au moment de l’équinoxe de printemps a donné lieu à des manifestations et traditions diverses. À cette période de l’année, depuis les premiers siècles de notre ère, le dimanche de Pâques commémore la résurrection du Christ.
Or, l’œuf, si chargé de mystère en ce qu’il nourrit et donne la vie, est symbole de renaissance donc de la fête de la Résurrection.
Mais pourquoi des œufs à Pâques ?
Pâques est le cœur même de la foi chrétienne, c’est pourquoi les chrétiens se préparent à cette fête depuis le début du Carême (40 jours).
En des temps pas si anciens, il n’était pas autorisé de manger des œufs pendant cette période. L’œuf étant promesse de vie et parce que le Carême exige l’ascèse, manger un œuf – aliment plaisir délicieux – ne pouvait être autorisé. On les conservait donc pour le jour de Pâques (fin du Carême).
Toutefois, il y avait un jour où l’on pouvait en profiter : la mi-Carême dont le nom est très explicite.
Ce jour-là on faisait des crêpes, des bugnes, des beignets, dont les recettes utilisaient les œufs (denrées précieuses qui avaient été conservées pendant les 20 premiers jours de cette période d’abstinence) les enfants et les jeunes se déguisaient, allaient de maison en maison quérir des œufs et faisaient la fête !
Cette tradition sympathique et gourmande perdure de nos jours en différents pays et régions
Ensuite, il y avait encore 20 jours d’abstinence avant Pâques pendant lesquels on conservait de nouveau les œufs que l’on offrirait sous certaines présentations le jour de Pâques.
En effet, tous les pays en Europe avaient, et beaucoup ont gardé encore aujourd’hui, leurs traditions qui consistent à décorer des œufs pour Pâques, car ces œufs offerts ou découverts par les enfants dans les buissons participent de la joie pascale tandis que les cloches sonnent à tous vents. En France, ce sont les cloches qui étaient parties à Rome le Jeudi Saint qui rapportent les œufs, dans les pays à l’est de l’Europe ce sont les lapins ou les lièvres qui apportent les œufs…
Les œufs en chocolat sont nés de cette tradition des œufs teints ou décorés qui perdure d’ailleurs un peu partout dans le monde
De nos jours, les 40 jours de Carême qui précèdent Pâques sont observés par les Chrétiens de toutes obédiences en pratiquant : le jeûne, l’aumône et la prière.
Grâce aux œufs on devient tous des artistes !
Nous l’avons vu, dans de très nombreux pays, on offre des œufs teints ou artistiquement décorés que les enfants vont chercher dans les buissons le matin de Pâques.
Ces œufs sont souvent superbes, certains font d’ailleurs le bonheur de collectionneurs. Il y a même en de très nombreux pays en Europe des salons de créateurs sur coquilles d’œufs.
Pendant les jours qui précèdent Pâques, dans les familles, des œufs (cuits durs) sont teints en rouge, en bleu, pour être offerts comme porte-bonheur aux proches et aux amis !